Confinement physique ou numérique

Pour apprécier la raisonnabilité des limites aux droits découlant de la distanciation fondée sur des dispositifs numériques, il faut la considérer en tant qu’alternative aux mesures de confinement qui sont mises en place afin d‘assurer la distanciation sociale jugée nécessaire pour lutter contre la contagion.  Entre deux maux – obliger presque tout le monde au confinement physique ou avoir recours à des dispositifs techniques pour identifier les personnes infectées – il faut choisir le moindre.

La véritable menace aux libertés découle du choix que nous faisons collectivement de laisser les développeurs et utilisateurs de solutions techniques faire ce qu’ils veulent. Les États négligent ou refusent d’encadrer ces dispositifs techniques avec des exigences conséquentes aux risques qu’ils génèrent. Comme pour tous les dispositifs techniques porteurs de risques, il faut que les lois édictent des conditions et imposent aux fabricants et utilisateurs de vraies obligations de rendre compte. II ne suffit pas de réciter des généralités sur les périls de la « société de surveillance », il faut surtout appliquer sérieusement les exigences des lois. Le danger pour les libertés ne tient pas tant aux dispositifs techniques mais au fait que leur usage est mal encadré par les lois.

Ce contenu a été mis à jour le 05/05/2020 à 10:18 AM.