Une complotiste à la radio

Le professeur de l’Université de Montréal Pierre Trudel le confirme : dès 1999, Ie Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a adopté une ordonnance d’exception pour les médias numériques, affirmant qu’ils n’auraient aucune incidence sur les objectifs de la loi qui régit l’organisme. L’ordonnance a été renouvelée en 2006, puis en 2009.

« Évidemment, aujourd’hui, ça fait un peu rire », dit le spécialiste du droit des communications et chroniqueur au Devoir, qui ne commente pas le cas précis de CJMS. « On s’aperçoit tous les jours des effets radicaux d’Internet sur la politique de radiodiffusion. »

De plus, le CRTC a pratiquement cessé de sanctionner les radios traditionnelles, comme à l’époque de la crise des licences de Radio X, au début des années 2000, note-t-il.

Le projet de loi C-11 sur la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion, qui est devant le Parlement d’Ottawa, pourrait-il corriger la situation en donnant au CRTC les coudées franches pour aussi encadrer les activités sur le Web ? « Le CRTC s’est mis dans le coma réglementaire au bout du compte depuis 20 ans, répond le professeur Trudel. Il a été laxiste, et ce serait difficile, maintenant, de se mettre à imposer aux radios traditionnelles des règles plus strictes alors qu’il refuse d’imposer la moindre règle aux radios qui sont sur Internet. »

Ce contenu a été mis à jour le 04/02/2022 à 10:19 AM.