Les mèmes pour dédramatiser

Ce rôle de critique humoristique de la société a longtemps été détenu par les médias traditionnels, au travers notamment de caricatures. Mais cette réalité est maintenant en déclin, selon le juriste et professeur en droit spécialisé en droit des médias, de l’information et du cyberespace à l’UdeM Pierre Trudel. « C’est plus risqué qu’avant de se livrer à la critique sous le mode humoristique », souligne-t-il. Des poursuites judiciaires peuvent aujourd’hui être intentées de la part des personnes ou des institutions moquées. Il relève notamment que le New York Times a cessé de publier des caricatures politiques en 2019. « Les médias sentent périodiquement le besoin de s’excuser », précise-t-il.

Ce phénomène proviendrait, selon lui, en partie du « traumatisme » des événements de l’attentat de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Ces changements seraient aussi dus au climat d’hostilité, beaucoup plus important qu’auparavant, de la population envers les médias traditionnels. Selon M. Trudel, le mème devient dans ce contexte une forme nouvelle de caricature, qui aurait évolué pour mieux s’intégrer dans l’espace actuel.

Ce contenu a été mis à jour le 03/26/2023 à 11:09 AM.