Le coût élevé de l’Internet libertarien

Alain McKenna, expliquait dans Le Devoir du 14 février que plusieurs leaders de la Silicon Valley rêvent de l’Internet du futur.  Dans la foulé des visions libertariennes, ils anticipent un Internet qui ne serait redevable à aucune plateforme centralisée.  On oppose ce modèle « libertarien » à celui représenté par l’Internet actuel, dominé par quelques méga-plateformes comme Google, Meta ou Amazon.

Pourtant, l’Internet actuel résulte précisément de l’hostilité aux règles étatiques. Il en est ainsi parce que les lois des états n’ont pas été ajustées et laissent les GAFAM faire à leur guise. L’Internet rêvé dans ces visions libertariennes est un espace ou les individus ont à se débrouiller seuls. Un lieu à l’image de la blockchain, cette technologie de stockage et de transmission d’informations fonctionnant sans organe central de contrôle.

Dans les discours libertariens, on proclame que « c’est aux lois des États de s’adapter » aux conditions imposées par les logiques d’Internet. Mais on s’oppose systématiquement à la mise à niveau des lois afin de réglementer les activités qui se déroulent en empruntant Internet. Dans le crédo libertarien, appliquer les règles qui assurent hors du réseau les équilibres et le respect des droits des personnes aux entreprises qui diffusent via Internet est présenté comme une atteinte aux « libertés individuelles » et aux « intérêts des consommateurs ».

Ce contenu a été mis à jour le 02/22/2022 à 9:41 AM.