Spotify et ses algorithmes
Le Devoir, Opinion Pierre Trudel
02/08/2022
Des artistes légendaires, comme Neil Young, Joni Mitchell et Gilles Vigneault, ont exprimé leur malaise à l’égard de la diffusion sur Spotify des balados de Joe Rogan. Ils ont retiré leurs œuvres de la plateforme, ce qui a eu pour conséquence d’amorcer un mouvement de désertion de certains abonnés.
Ces méga-plateformes bougent à la pression populaire ou politique. À ce jour, le principal moyen qui reste aux artistes pour protester contre la disponibilité sur Spotify de contenus problématiques est de retirer leurs propres œuvres. Mais comme le faisaient remarquer les professeurs Romuald Jamet et Guillaume Blum dans un texte publié récemment dans les pages du Devoir, l’enjeu est plus fondamental. Ces plateformes en ligne sont des aspirateurs de données. C’est sur cet aspect qu’elles doivent rendre des comptes.
Il y a quelques mois, c’est Twitter et Facebook qui étaient interpellés. On leur reprochait d’exclure arbitrairement certains contenus, de fermer des comptes, de juger l’acceptabilité des contenus à la tête du client ou en fonction des pressions populaires. Pour l’heure, lorsqu’il y a des dérapages, il faut se fier à la capacité d’indignation des leaders politiques ou des icônes de la musique. Cela en dit long sur le caractère aberrant du cadre juridique qui s’applique aux médias sociaux.
Ce contenu a été mis à jour le 02/08/2022 à 11:55 AM.